vendredi 16 avril 2010

Solution au décrochage scolaire

Il y a quelques mois je dînais dans un restaurant bondé et je n'eus d'autres choix que de m'asseoir à la table d'une dame seule qui devait avoir l'âge de ma mère. Nous avons donc discuté de tout et de rien et à un moment elle m'a confié que son fils, d'environ le même âge que moi, avait été un décrocheur, ne terminant pas son secondaire. Et c'est à ce moment qu'elle m'a dit avoir une solution efficace pour contrer le décrochage. Sceptique j'étais... Mais son raisonnement et son idée ne sont pas bêtes, bien au contraire!

À l'âge où la majorité des jeunes décrochent, la priorité de la grande majorité d'entre eux est d'obtenir à tout prix leur liberté avec le fameux permis de conduire. Ils n'ont pas conscience de l'importance du diplôme d'études secondaires et à leurs yeux le permis de conduire à cent fois plus de valeur! Mais ce permis est un privilège et il peut très bien nous servir dans la lutte au décrochage scolaire. Et à peu de frais par-dessus le marché. De 14 à 18 ans, la détention d'un permis de conduire pourrait être conditionnel à la poursuite d'études et à la réussite scolaire. Que ce soit au cheminement régulier ou en études professionnels, tant que le jeune demeure à l'école et passe ses cours, il conserve son permis de conduire. Au premier signe d'échec ou d'abandon, un avertissement et deux mois de remise à niveaux pourraient lui être accordés jusqu'au prochain bulletin sinon l'école fait un signalement à la SAAQ et son permis de conduire serait automatiquement suspendu jusqu'à ce qu'il ait obtenu un DEP, un DES, réussisse de nouveau à l'école ou qu'il atteigne la majorité.

À quoi bon lâcher l'école et aller travailler au salaire minimum à seize ans, si il ne peut même pas conduire un scooter! Parions qu'une majorité sinon une bonne proportion de jeunes choisiront, peut-être à contre-coeur, le chemin des bancs d'école. Ils nous en voudront peut-être un peu mais un jour ils nous remercieront.

Je vous le dis, le permis de conduire est le meilleur outil que nous possédions pour lutter à court terme contre le décrochage scolaire. Nous l'avons et n'en tient qu'à nous de nous en servir à bon escient. Ne manque qu'à faire connaître l'idée et peut-être réglerons-nous ce problème de société une fois pour toutes. Merci à cette mère aimante de m'avoir partagé son expérience et ses réflexions.

jeudi 1 avril 2010

Les accomodements à sens unique

Cette semaine c'est la pâque juive. Pessa'h comme ils l'appelent. Cette fête commémore l'Exode des Hébreux hors d'Égypte. Pessa'h marque la « naissance » des enfants d'Israël, dont est issu le peuple juif. Comme la plupart des rites et traditions religieux, à la base c'est tout à fait noble. Mais voilà cette semaine à Montréal la fête a quelque peu dégénéré. L'arrondissement Outremont, pour accomoder les nombreux juifs hassidiques désireux de procéder au rituel de la crémation des pains, a mis à la disposition des fidèles un espace sécuritaire pour procéder. Hors voilà, pressé d'en finir pour 11h40, selon les exigences du rite, les fidèles se sont précipités pour tout brûler le plus rapidement possible, ne prenant plus la peine de retirer les pains de leurs sacs de plastique. Résultat; les incendies ont pris de l'ampleur et dégageaient beaucoup de fumée. Les pompiers ont donc décidés, pour des raisons de sécurité, d'éteindre ces feux et de mettre fin au rituel. Scandale! Les uns crient à l'antisémitisme, les autres implorent leur droit à un accommodement en vertu de la liberté de religion. Qui a raison, qui a tort? Les pompiers ont-ils agis trop rapidement? Les juifs ont-ils respectés leur engagement quant au déroulement de la cérémonie? Je l'ignore, n'empêche que je crois à la bonne foi des autorités qui dès le départ ont acceptés de permettre aux juifs de procéder à ce rituel en toute sécurité.

Je suis pour les accommodements raisonnables, tant que ceux-ci demeurent raisonnables. Le problème est que la ligne est très mince entre le raisonnable et le déraisonnable. Le raisonnable est de leur permettre de procéder à ce rituel en toute sécurité puisque ça ne change rien pour nous et ça change tout pour eux. C'est même plus simple de permettre ce rituel que d'aménager un fumoir à la sortie d'un restaurant ou une rampe pour handicapés, ce que nous faisons avec plaisir partout où c'est possible. Le déraisonnable par contre c'est de pousser toujours plus loin les demandes et de crier à l'injustice dès l'instant que les conditions ou la réponse leur déplaît. L'injustice c'est nous qui la subissons en se faisant traiter à tort d'être raciste, injuste ou antisémite et c'est pourquoi je pense que les québécois ont autant de misère à avaler la pilule des accommodements dits raisonnables. Mais ne nous laissons pas envahir par de mauvais sentiments pour autant et n'oublions pas que l'agitation provient la plupart du temps d'une minorité, comme les débordements de la parade de la coupe Stanley ou le brasse-camarade syndical. L'oeuvre d'une minorité.

Pour terminer sur ce délicieux sujet des accommodements raisonnables, cette semaine ma blonde a dû justement passer une nuit à Outremont à l'hôtel Quality Midtown de la chaîne Choices Hotels. Elle a réservé dans cet hôtel pour la proximité de sa destination bien sûr mais aussi parce qu'ils offrent le petit déjeuner continental le matin, très pratique. Mais quelle ne fut pas sa surprise justement de constater qu'au petit matin, en raison de la pâque juive, il n'y avait pas de pain pour déjeuner. Pas de croissant ni de muffin non plus. On lui a refusé tout morceau de pain et on lui a carrément dit que c'était en raison de la pâque juive. Elle a évidemment demandé un accommodement, elle n'est pas juive. Que les juifs refusent le pain si ça leur chante, ça ne devrait pas empêcher les clients non-juifs de l'hôtel d'en manger. Mais on ne lui a pas accordé, ils étaient intransigeants à ce sujet. On ne mange pas de pain dans un hôtel du quartier juif durant la pâque juive, point final. Outremont c'est plein de sens unique, et pas seulement sur une carte.

Pour terminer, je vous suggère un documentaire inédit sur la traque des criminels de guerre nazis diffusé récemment sur TV5, et disponible en ligne sur TV5.ca sous le titre La traque des nazis. Ce documentaire retrace l'histoire de la longue traque des criminels de guerre Nazis, de 1945 à aujourd'hui. On y fait la connaissance de trois personnages d'exception; l'Autrichien Simon Wiesenthal et le couple français Beate et Serge Klarsfeld. Pour la première fois on y montre des documents d'archives jusque là jugés impossibles à montrer. Ma fille de 14 ans en est resté bouche-bée, leurs cours d'histoire ne va pas très loin au sujet de l'holocauste. Vivement que cette situation se corrige pour que passe enfin le message des amputés de guerre : JAMAIS PLUS LA GUERRE!