jeudi 26 mai 2011

Laissé pour compte

Ce printemps plusieurs régions du Canada sont très durement touchés par les catastrophes naturelles. Que l'ont ait les pieds dans la cendre de Slave Lake ou dans l'eau de la rivière Rouge ou du Richelieu, le désarroi s'équivaut. Mais pas le soutien. Ces sinistrés sont en droit de s'attendre à tout le soutien possible de leurs gouvernements et c'est très loin d'être le cas présentement. À commencer par le support moral.

En bon père de famille canadien qu'il se doit d'incarner, Stephen Harper s'est rendu visiter Slave Lake en Alberta, ravagé par les flammes, pour offrir son soutien et son réconfort aux sinistrés. Même chose au Manitoba, durement frappée également. De telles visites officielles ne règlent évidemment rien sur le coup. Mais elles permettent d'abord d'apporter du réconfort aux sinistrés et de discuter avec les dirigeants locaux directement concernés de leurs besoins et de ce que l'on compte faire pour les soutenir.

Mais voilà, est-ce pour nous punir d'avoir voté NPD le 2 mai dernier que Stephen Harper refuse de visiter la Montérégie, inondé depuis un mois? Je ne peux me résoudre à croire notre premier ministre boudeur en de telles circonstances et pourtant j'ai beau chercher et je ne trouve aucune autre explication logique collant au personnage. Surtout qu'à vol d'oiseaux la Montérégie c'est tout à côté d'Ottawa comparé au Manitoba et à l'Alberta. Si au moins le soutien fédéral était évident on pourrait lui pardonner son absence mais ce n'est même pas le cas. Ils ont retirés les militaires sur place, ignorant les appels à l'aide des autorités locales, alors qu'il y avait encore tant à faire, pour les ramener en catastrophe quelques jours plus tard.

Miracle! Mercredi le 25 mai, soit exactement un mois après le début des inondations, l'Honorable Peter McKay, ministre de la défense nationale a daigné se montrer le bout de la botte en caoutchouc. Il semblait visiblement très mal à l'aise de venir annoncer que dès que l'eau se sera retiré, l'armée se dépêchera d'en faire autant. Malgré toutes les demandes d'aide, tant au niveau provincial que municipal, peine perdu, les militaires auront l'ordre de regagner leur caserne dès que possible. C'est ça le réconfort d'Ottawa, une belle claque au visage de milliers de sinistrés sous l'obscur prétexte que la présence nuirait à l'entreprise privé! Trois milles résidences sinistrés à nettoyer, à débarrasser des sacs de sables et à vider de leur contenu. J'ignorais la puissance du lobby des nettoyeurs après-sinistres, on en apprend tous les jours.

Mais qu'ont-ils d'autres à faire de si important en caserne ces militaires? À part se tenir en forme et prêt au prochain déploiement? Ces hommes et ces femmes portant l'uniforme se sont engagés pour servir leur pays d'abord et avant tout et ils le font avec courage et dévouement. Ils sont même prêts à le payer de leur vie. Depuis 2002 ils sont 152 militaires canadiens à avoir payé de leur vie en Afghanistan pour la stabilisation et la reconstruction! Oui la reconstruction. Neuf ans de sacrifices, de pertes humaines et de dévouement de nos militaires au bout du monde. Mais de demander quelques semaines d'engagement supplémentaire non pour reconstruire mais pour aider à nettoyer c'est en dehors du mandat! Foutaise, on se moque de nous.

Mon plus grand souhait serait de voir, dans les prochaines semaines, nos valeureux militaires, actifs, de réserve ou à la retraite, prendre en masse des congés dans un gigantesque pied de nez au gouvernement fédéral et de s'inscrire auprès du comité SOS Richelieu qui recherche plus de 5000 bénévoles pour aider au nettoyage. Je serais à jamais rassuré sur notre solidarité Québécoise face à l'adversité, comme ce fut le cas durant le verglas ou le déluge du Saguenay. Mais j'y pense, n'a-t-on pas vu des militaires débiter des arbres et déchiqueter des branches durant le verglas? J'ai dû rêver, l'aide au nettoyage ce n'est pas dans leur mandat.




jeudi 19 mai 2011

Manque de classe

Aigrie et amère sont des qualificatifs à peine assez forts pour expliquer les sentiments de l'ex-ministre Josée Verner, défaite le 2 mai. Au-delà de ses points de vue et de ses opinions, je trouvais à la base que la dame avait la classe et la stature requise pour une fonction de ministre et elle me semblait même être très intelligente. Mais les évènements me prouvent que ses électeurs ont peut-être eus raison de la remercier finalement.

Fraîchement nommée sénatrice, elle s'est empressée de repousser la région de Québec du revers de la main dans une conférence de presse teintée de colère et d'amertume, à la limite du mépris pour ses électeurs et ses adversaires. « Les électeurs ont choisi de ne pas avoir de représentant au gouvernement et ils n’en auront pas. On respecte ça. Mon travail va se diriger ailleurs et il ne sera pas sur la défense des intérêts de la région de Québec »

En tant que "sénatrice grassement payée à même nos taxes" de la région de Québec, elle est encore au service de sa communauté, qu'elle le veuille ou non. Elle ferait mieux de se considérer chanceuse de vivre dans un pays où le système permet de si généreux cadeaux à la seule discrétion du premier ministre et se montrer un peu plus charmante et conciliante, car quatre ans c'est vite passé et si elle caresse le rêve de se représenter, sa campagne a déjà du plomb dans l'aile.

lundi 2 mai 2011

Ben Laden est mort, vive Ben Laden!

J'éprouve un certain malaise à la vue de milliers d'américains en liesse dansant dans les rues de New York à l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden. Non pas que l'individu ne méritait pas cent fois plutôt qu'une de payer de sa vie pour tout ce qu'il a pu faire subir de dégueulasse au monde entier, mais je crois que de fêter publiquement cet évènement nous ramène à une forme moyenâgeuse de justice. Au même titre que les foules en liesse dans le monde islamique à l'annonce de l'attaque terroriste le 11 septembre 2001. Exactement pareil. Et ce genre de comportements ne fait que creuser davantage un fossé quasi infranchissable, de part et d'autre.

Je comprends aisément que l'on puisse se sentir soulagé et se féliciter de ce dénouement. Moi le premier je le suis. Mais de là à le fêter comme une victoire de la Coupe Stanley, il y a une marge. Et malheureusement, dans cette marge beaucoup de fanatisme et de fermeture au dialogue et au rapprochement, des deux côtés. Personnellement je n'ai pas le goût de me réjouir, et ce n'est pas par compassion pour ces fanatiques. Mais plutôt parce que j'entretiens encore naïvement l'utopie qu'un jour nous pourrons tous vivre en relative harmonie les uns les autres et je crois que ces réjouissances nous éloignent de ce but. À ce titre il faut souligner la grandeur du président Obama qui a humblement et modestement fait l'annonce du décès de Ben Laden, sans jamais se réjouir ou arborer un air triomphal. Un grand chef d'état qui comprend mieux que son peuple l'attitude à adopter en de telles circonstances. Espérons seulement que les chefs d'état du moyen-orient et d'ailleurs sauront en faire autant.