mardi 26 octobre 2010

Petit otage d'un petit conflit

En 2007, ma blonde et moi avons tous deux fait l'acquisition d'un véhicule Chevrolet. Le vendeur est un membre de ma famille, directeur général dans une concession de la région de Montréal. Nous sommes satisfaits à la fois de nos véhicules et du service obtenu, jusqu'à tout récemment. Suite à la faillite de GM en 2008, deux des trois concessions du grand Trois-Rivières ont fermées, ayant pour conséquence d'engorger le seul garage demeuré ouvert et d'"enfantdechienniser" la vie des propriétaires GM, victimes de la conjoncture deux fois plutôt qu'une.

Je n'ai aucun lien quel qu'il soit avec quiconque lié de près ou de loin à TR Chevrolet. Par contre je puis vous dire, de source "familiale" sûre, que depuis la faillite de GM, les couvertures des garanties en ont prises pour leur rhume. Les aviseurs ne peuvent plus réclamer autant qu'auparavant. Une multitude de pièces et de tâches n'étant plus couvertes. Le résultat est que les départements de services sont aujourd'hui difficilement rentables et qu'ils sont plus souvent qu'autrement déficitaires.

Citation du membre de ma famille: "Si j'étais aux prises avec un conflit de travail au service, je ne serais pas pressé de le régler parce que dans mon cas, je sauverais de l'argent."

J'ignore tout du conflit et de la situation actuelle chez TR Chevrolet, sauf les problèmes qu'ils me causent. Je n'ai aucun parti pris dans ce conflit sauf celui du gros bon sens qui est de donner du service à des clients à l'approche de l'hiver. Mais une chose est sûre pour moi, les problèmes partent de la restructuration de GM qui ont amputés les couvertures de garanties par souci d'économie et on peut craindre d'autres conflits du genre partout au Québec. Il est peut-être temps que le gouvernement fédéral, qui a injecté des milliards de nos dollars dans cette compagnie, mette un peu de pression sur les dirigeants de GM Canada pour aider ses concessionnaires et leurs employés qui ont tous déjà suffisamment souffert de ses déboires.

Pour ma part, malgré que je sois satisfait de mon Malibu, mon prochain véhicule sera soit un Ford, soit un Kia, deux marques en santé vendues près de chez moi à Ste-Anne-de-la-Pérade. Vivement l'achat local et la paix d'esprit!

vendredi 15 octobre 2010

Appellation d'origine contrôlée

Et bien c 'est fait. Le frère André est maintenant Saint. On doit maintenant dire Saint-André-de-Montréal. Personnellement je trouve que ça sonne bien. C'est un peu comme "l'Agneau de Charlevoix". Une appellation d'origine contrôlée quoi! Car à n'en pas douter, il y a bel et bien contrôle. Et sévère par-dessus le marché. Il aura fallu plus de soixante-treize ans à l'église catholique pour reconnaître le Saint en lui. Un rigoureux processus à n'en pas douter, et qui débouche sur une grande et majestueuse célébration pour l'église catholique. Que bien lui en fasse. Pendant que les croyants font la fête et que les athées font semblant de s'en foutre, pour ma part, peut-être à mi-chemin entre les deux, je réfléchis.

Comme plusieurs d'entre vous, je connais très mal le frère André. Je me suis donc attardé à sa biographie. Sa jeunesse marquée par la maladie, son entrée en religion et enfin sa longue et grande carrière de portier-guérisseur dévoué à St-Joseph, à qui il attribue d'ailleurs les guérisons miraculeuses. Une vie pour laquelle j'ai beaucoup de respect voir de l'admiration. À n'en pas douter un grand homme. Se considérait-il lui-même comme un saint? Pas du tout. Mais pourtant aujourd'hui il l'est devenu malgré lui et ils sont des millions à le croire. Un peu comme le sauveteur que l'on proclame héros alors que lui-même considère simplement avoir accompli son devoir. Simple question de perceptions ou choc de deux vérités contradictoires?

J'ignore la place qu'occupera le frère André dans la Sainte hiérarchie catholique, entre Sainte-Marie et Sainte-Rita, et sincèrement je m'en fous royalement. Une chose est sûre, aujourd'hui je ne voudrais pas occuper la place d'une victime de prêtre pédophile, je ragerais. Ce qui me trouble le plus de cette canonisation est la non-démonisation. Le frère André faisait partie de l'ordre de Sainte-Croix. Or, grâce à l'émission Enquête, nous apprenions récemment que cet ordre et ses dirigeants sont soupçonnés d'avoir couverts des pédophiles et des abuseurs d'enfants qui oeuvraient comme professeur auprès des enfants au sein même de l'institution, pendant des décennies. Rien pour ternir la mémoire du frère André, il était loin au-dessus de tout ça, j'en suis convaincu. Mais une question se pose néanmoins; si l'église catholique a mise plus de soixante-treize ans à reconnaître l'un des meilleurs d'entre eux, combien de temps mettra-t-elle à reconnaître les pires? Quand se décidera-t-elle à "démoniser" la rapace qui s'est cachée sous une soutane pour assouvir ses bas instincts? Serait-ce parce qu'elle ne veut pas avoir à dédommager une horde de victimes enragées? (Et avec raison de l'être)

Je ne peux que conclure à une grande, mais très grande hypocrisie qui soulève inévitablement des questions sur la "bonne foi" de cette institution, (sans mauvais jeu de mots) aussi figée que sa doctrine, louangeant un glorieux passé où elle faisait la pluie plus souvent que le beau temps sur un Québec illettré. Bien sûr des armées de religieuses ont soignés et éduqués des générations de Québécois au sacrifice de leur vie. J'en suis d'ailleurs et je garde de bons et doux souvenirs de soeur Françoise Drolet, prof de sixième, crainte parfois, comme tout adulte de cette époque, mais toute dévouée et patiente qu'elle était, elle a gravée en moi un souvenir indélébile d'amour, de dévouement et de respect. Tant aussi bien que je me demande aujourd'hui si cette institution est digne de gens comme le frère André et soeur Françoise et si elle ne fait pas que récupérer à son profit des exploits que l'amour et la foi, et non une quelconque dévotion à son endroit, ont accomplis.