mercredi 1 février 2012

Un commentaire qui n'était pas le "Boisvenu"

Dire l'impensable. Voilà ce qu'a fait le sénateur Boisvenu. Au Canada il est interdit par la loi d'encourager quiconque à se donner la mort. Alors imaginez lui fournir une corde, le message est alors on ne peut plus clair.

Pour mesurer l'ampleur de cette déclaration et surtout de la philosophie sous-jacente, il faut connaître l'importance et le rôle que joue ce non-élu au sein du gouvernement conservateur. Depuis sa nomination en 2010, il est devenu un porte-parole important du gouvernement dans sa défense des réformes judiciaires controversées. On peut désormais s'inquiéter de voir la question de la peine de mort resurgir dans l'agenda politique fédéral.

Cela dit si il m'arrivait la même chose qu'au sénateur Boisvenu, soit perdre un enfant aux mains d'un meurtrier, il est clair voire légitime de ressentir l'irrésistible envie de se venger. Pour ceux qui ne l'ont pas vu, louez Les sept jours du Talion avec Claude Legault, son personnage explore les profondeurs de la vengeance et de la colère dans un jeu terrifiant.

Mais notre société et ses gouvernements doivent se placer bien au-dessus de la vengeance et du ressentiment, qui ne sont pas reconnues pour être de très bonnes conseillères. Et jusqu'à maintenant, sur cette question, ça fonctionnait plutôt bien.

Cela dit, je crois que nous sommes mûrs pour pousser un peu plus loin notre réflexion à propos du traitement de ces criminels endurcis. Je parle de ceux déclarés criminels dangereux et qui jamais ne goûterons de nouveau à la liberté, même dans 25 ans. Ces hommes et parfois ces femmes dont les crimes dépassent l'entendement. Nous pourrions songer offrir, à ceux qui le souhaiteraient, un accompagnement et un soutien vers un suicide assisté. Non pas dans une optique de vengeance sociétale, mais plutôt dans une démarche visant à traduire notre empathie envers une personne souffrante dont la vie est dans une impasse. Hélas nous commençons à peine à l'envisager dans des cas de gens malades chroniques et condamnés à d'immenses souffrances. La vie est un bien précieux et sacré jusqu'au moment où tout espoir s'évanouit. Dès ce jour nous devrions pouvoir jouir de l'ultime liberté que nous interdit pourtant un pays que l'on dit libre, et de recevoir un minimum de soutien de sa part en ce sens, y compris derrière les barreaux.

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